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Sylvain BERNON

Adieu voyageur

Dans le ventre d’un rêve, j’entends crier les anges,
Mes amis sont tout prêts, à deux doigts de m’aider.
Pourtant c’est bien à moi, en ce jour si étrange,
De conduire le destin à sa porte d’entrée.

Sors de là petit homme, tu n’as même pas de nom,
Ecoute les hurlements de la Mère Crépuscule ;
Une goutte d’impudeur comme contrepoison
Circule sur ma nuque contre ta solitude.

La réponse n’arrive pas, c’est ainsi croyez-vous ?
Aucune chance de mentir devant tant de fumée.
Peut-être a-t-on le droit d’inonder notre joue,
Quand se brise le blindage de ce lourd bouclier.

Tellement lourd à porter, les épaules qui transpirent,
A l’appel de ta joie, ma tristesse s’évapore,
C’est ainsi, je le crois, que nous devons sourire,
Aux regards de ta peine, mes délices décolorent.

Crie donc ! Plus fort encore ! Que mes doigts te transperce
Qu’en ce jour si étrange, s’invite la soirée !
Pardonne-moi mon amour, tu connais ma faiblesse :
J’ai besoin de tes larmes pour me mettre à pleurer.

Silence. Instant glorieux. Ton regard dans mon œil
Se demande s’il a froid de rester prêt du feu.
L’ignorance n’a qu’un tort, celui que son orgueil
Fait couler sur ta peau pour me dire tes adieux.

Adieu rêve inconnu, morceau de ma poitrine,
Je sais au fond de moi que tu n’as pas été.
Voici la porte ouverte que l’on te prédestine :
Reviens-nous, voyageur, pour ne plus t’en aller.