Il est grand temps d’arracher En moi Les fils ténus d’un songe amer Pour ne pas vendre mon âme au plus offrant Car ici on loue et par ici on acclame La vanité des hommes Et pourtant croyez le Je ne veux pas mordre la poussière Ni me mettre à genoux Ni crier à la guerre Ni adorer Vichnou Je ne suis qu’un jouteur de mots
Où sont donc passés mes frères d’infortune ? Ou sont donc passés mes muses d’antan Et les interlignes de ma destinée ?
Alors Je reste ce clown indifférent Qu’on manipule Pour de faux lauriers En des mots écartelés Aux quatre coins du cœur Et je pense aux brumes de Memphis à Pablo, à Lorca à la prochaine révolution D’une page blanche Qu’il faut sans cesse ensemencer Par un nouveau cri De Liberté
C’est cette vérité là Qui ne me laisse pas croire Que je suis arrivé à bon port.