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Simone PASCAL

Tachna / 2

Tiré de ce fossé, dans le petit matin,
Une balle logée dans le creux de mes reins,
On lut sur mon collier mon nom et mon adresse,
Puis l’on me ramena à ma jeune maîtresse.
Une peine infinie, une détresse immense,
D’un seul coup mon amie apprit le mot SOUFFRANCE.
Remplie de rébellion contre ce coup du sort,
Cherchant la solution pour vaincre cette mort,
Me fit voir des docteurs, nombreux vétérinaires
Avec au fond du cœur la douleur d’une mère.
Me donnant la semaine en sursis, sans espoir,
En redoutant la peine de ne plus me revoir.
Me voilà allongé devant elle pleurant,
Ne pouvant me sauver… et je m’en vais, mourant…
Ne demandant qu’à vivre ma vie de chien aimé,
Je suis là à souffrir tout ça, par lâcheté.
Médicaments, cachets, remèdes, rien n’y fit,
Il fallait me « piquer », dire Adieu aux amis…
– Dis ?… Toi qui as tiré, n’as-tu rien compris ?…
Je n’étais qu’amitié, tu m’as ôté la vie.
Me viser dans les reins, pour toi, c’est bien dommage,
Ne met pas, je le crains, en valeur ton courage.
Si on s’était tous deux croisé d’un regard franc,
Tu n’aurais pu faire feu, et je serais vivant.
J’ai tardé à mourir parce-que tu as mal tiré,
Au prochain de tes tirs, tâche de mieux viser !…
Tu es bien le seul Être, et j’en ai rencontré,
A m’avoir pris en traître… mais je t’ai pardonné.
C’est l’ultime escapade fatale je le sens,
Ma dernière balade au monde des vivants.
Valérie, mon amie a beaucoup de chagrin
Car pour moi c’est fini, je vais au grand jardin.
Tout un an de bonheur pour moi sur cette terre,
Je la quitte aujourd’hui pour « son anniversaire ».
Fin.