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Sébastien LO BUE

La blessure du vent

Au jour désuet d’un reflet sans empreinte,
J’immerge triste et las d’un occulte monde.
La nuit lègue au matin une étrange teinte…
Fantôme embrasé, garde moi de tes ondes !

Ô mon cœur ! bien à moi le relent irréel,
Que l'incertain fumet des rêves où j’aspire,
Dépose en mon âme, sous sa triste tutelle :
Ultime délice d’un oiseux souvenir !

Mes yeux brûlent, mon cœur bat ; je vis encore !
L’abîme insouciant me revient orphelin.
Ô vie ! Ces yeux là, je pourrai les clore…
Démons enfantins, que vous m’êtes vilain !

Elle ! Tout a coté, mélodiquement belle.
Ô elle ! Divine ! Radieuse ! Merveille !
Mon amour, ma tendre ; d’un baiser me réveille.
D’un regard me fait sien, jalousant mon recel.

Au combien désormais je ne peux me croire,
Conscient que je suis, à parler sans remords.
Dors ma Céline, mon indicible espoir :
Mon âme en pitié que la nuit ne rendort !

Au fond de ses éthers, nos esprits évadés,
Encor se querellent, gouvernant les étoiles.
Cruelle encenseuse ne gagne à m’attarder,
J’aime pour exister ; le dépit me dévoile.

Ô mon infini ! Prend garde je m’émeu,
D’être à sa superbe et l’élan et le fruit.
Falots égarés dans les flots de ses yeux,
Phares providentiels : tonnez dans la nuit !

Voilà mille ans passés depuis que j’y chevauche,
Les prés n’ont de cesse, je file l’azur noir !
Infinis effrénés d’herbages que je fauche ;
Il n’est plus désormais, que courage et espoirs.

Mes sabots sont rodés, mon cœur invincible,
Mon cri surpeuplé hurle dans l’avenir !
Corps insuffisant d’un néant invisible,
N’existe pas même pour m’appartenir !