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Roger VIDAL

Pour R...

Alors que je venais de baisser l’abat jour,
Elle s’est réfugiée dans le creux de ce rêve
Qu’elle vivait déjà depuis deux ou trois jours.
C’était un peu avant que l’aube ne se lève,
C’était le six novembre à la pointe du jour.

C’est la première fois qu’elle rêvait sans moi,
J’aurais dû me méfier, j’aurais dû la rejoindre.
Ah ces espaces blancs, l’heure ou l’on atermoie
Et où l’on sent son âme et l’autre se disjoindre.
Serait ce le néant n’être plus siamois ?

Danse dans ton étoile en ton ciel sans nuages
Tes yeux ont retrouvé la joie de nos soleils,
Je demeure en transit pour ton rêve, en passage
Et nous mélangerons les joies de nos réveils
Quand il me rejoindra au terme du voyage.

Fabrique toi encor une vie toute à nous
Une ombre fraîche et bleue au cœur de notre été
Où tu pourras t’asseoir, douce sur mes genoux
Tandis que je dirai ces saisons inventées
Où je les aimais tant tes cheveux qu’on dénoue.

Je sais, je sais très bien que tu n’es que silences
Et que c’est aujourd’hui, la faute de l’hiver,
A nos neiges tombées, à cette dissemblance
Qui nous fait de l’unique un banal fait divers
Et qui voudrait nier toutes nos ressemblances.

Que saurais je de nous que je ne sais déjà,
Peut être un air nouveau au piano qui s’est tu
Pour un autre départ, l’ombre qui s’allongea
Ces musiques du vent, tous ces airs rebattus
Flottant en nos passés que la vie abrégea.

Tu as rejoint si tôt le cœur de nos mirages
Je dessine nos vies au tremblé de mes mains,
Et je te parle ainsi un tout autre langage
En cheminant vers toi, il est long le chemin
Ah surtout attends moi, j’arrive sans bagage…