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Roger VIDAL

Plus loin


Je vais m’enveloppant de ces brouillards légers
Qui estompent en secret les joies et les tourments
Il suffirait de peu, d’un simple acquiescement,
Pour qu’en levant les yeux vers les pics enneigés
Je décide de vivre ou mourir simplement.

Il suffirait de peu, un signe de ta main,
Ou le vol d’un oiseau quelque part dans le soir,
L’absence de ce banc où tu aimais t’asseoir,
La peur de n’avoir plus l’espoir du lendemain
Pour tirer le rideau dans un dernier« bonsoir »

La peur de n’avoir plus qu’hier à te donner
De n’être que cette ombre à nos soleils d’hiver,
Le mot que l’on écrit, le simple fait divers,
Un souvenir restant qu’on ne peut pardonner
De n’être que cela, un blanc dans l’univers.

Mes souvenirs restant aux couleurs disponibles
Disent amour toujours ces mots dont le vacarme
Appartient à la vie, ton sourire et tes larmes
Egarés dans un temps aux rythmes intangibles
Ne sont plus qu’une idée qui va et me désarme.

Appartient à la vie ce lot de sentiments,
Non je n’irai jamais jusqu'au bout de moi-même
Il n’est qu’a prononcer ces quelques mots « je t’aime »
Pour qu’aussitôt mon cœur affirme que je mens
N’y aurait il de fleur autre que chrysanthème ?

Non je n’irai jamais là bas où tu n’es pas
Il est là devant moi ton horizon enfin
C’est ainsi je le sais et même si je feins
De l’oublier parfois je reviens sur mes pas
Jamais je vous l’avoue mon cœur n’en vit la fin.