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Roger VIDAL

Paris sur Seine

L’époque était aux aventures
On résolvait la quadrature
De tous les cercles par nature
Et peut être aussi par ennui
Paris bavait sous ses néons,
De la Sorbonne à l’Odéon
Et de Montmartre au Panthéon
Des jours bien plus courts que les nuits.
Je vous retrouve ah mes envies,
Toutes mes soifs peu assouvies,
Un sixième copieux de vies
Et ma voisine aux imprévus.
Le frais rideau de vraie percale
Le lit ou la chaise bancale
Et la vitre que l’on décale
Pour regarder sans être vu.
Franka si offerte au plaisir,
Ton divan où mes forts désirs
S’exacerbaient à te choisir,
Mademoiselle débauchée
Tu servais à des vieux salaces
Du faux champagne au seau à glace
Trois pas de danse et quelques passes
Lorsque tu étais trop fauchée.
Amours toujours, amours sans suite,
Le temps d’aimer passe si vite,
J’étais lancé à sa poursuite,
Du Marais jusqu’à Saint Germain
Nos nuits en étoiles filantes
Nous les brûlions à cent quarante
Franka la vie est amusante
Oublie donc ses noirs lendemains.
Quand la mémoire est trop fertile,
L’oubli ce n’est pas si facile
Contre le mal de vie en ville
Il n'est que l'artificiel
Je les voyais de ma fenêtre
De temps en temps pour son mal d’être
Ils lui vendaient au millimètre
Un petit morceau d’arc en ciel.
Le cœur c’est sur à des déprimes,
On a beau le dire sublime,
Parfois on ne sait à quoi rime
Qu’il s’élabore des mélos.
Paris ainsi est fabriqué,
Coule la Seine au long des quais
Il en est un dit Malaquais
C’est là qu’on la sortit de l’eau.
La vie c’est ça, bonjour madame,
Même sous le pont Notre Dame,
Quand la comédie joue au drame
Le soleil fuit, sous l’éteignoir
Ainsi gonflent les faits divers,
Un coup d’héro au blues pervers
Les autres girls étaient au vert
Seul mon cœur s’était mis en noir…
Lorsque passent sans insister
Ceux qui marquèrent notre histoire,
On peut avoir du mal à croire
Qu’ils aient, pour nous, tant existé