Verger si vertueux ouvert aux fleurs nouvelles, Est ce assez ratisser tes gazons du passé La vie va te volant tes vases d’éternelles Musant dans mes massifs un moment délaissés. J’ai vu escaladant le roc blanc sous la lune, Ces ombres qui sombraient en nombre, ces vaincus, Leurs promesses de nuit ne valaient pas deux thunes Serait- ce pour cela que j’aurais tant vécu ? Déballe tes bouquets bord à bord sur mes routes, Et garde toi surtout des discours solennels Aux givres je n’ai plus des hivers de déroutes Que tes fleurs, Ophélie, en gerbes de noël. Tu n’es qu’une oasis, un cri de la nature Mince mirabilis semé sur mon chemin, Ma fleur belle de nuit au seuil de l’aventure, Par tes seins dessinés je sais tout de demain ! Plane dans le plein ciel passereau de passage Fuis d’une aile facile aux froufrous indomptés Vers l’aube que traça cet enfant si peu sage En rêvant une vie au vent de liberté. Je suis cet écolier qui détient sans manières Les secrets de forêts, profondeurs inconnues, Autant de vive envie d’école buissonnière Que de fleurs dans les mains pour tes épaules nues. Je vais me poursuivant de songe insaisissable De chansons enchantées que me chante l’autan Fenêtres refermées sur mes châteaux de sable Et toi tu m’attends là, n’importe où dans le temps Alors je jette au feu tous mes mots préambules Vaguement vagabond aux joies inégalées Je défie sur un fil mon parcours funambule Quand tu ouvres pour moi le cœur de ta vallée. Et je m’éveille là aux frontières du ciel Un rien supplicié l’instant du sacrifice A Eros bras tendus lèvres sucrées de miel Enfant abandonné dans tes feux d’artifices.