Vos
poèmes

Poésie Française : 1 er site français de poésie

Vos<br>poemes
Offrir
ce poème

Roger VIDAL

Mes belles amours

Je pense à vous Janie des premières comptines,
Nos vaisseaux vagabonds voguant aux vagues douces
A ton nez retroussé piqué de taches rousses,
Au fond de tes yeux verts les passions clandestines
Allumaient nos douze ans au jupon qu’on retrousse,
En te prétendant rose oh toi simple églantine
Sauvagine des bois m’embrassant sur les mousses.

Je pense à vous Solange, à nos feux de saint Jean
Les nuits de mes quinze ans aux juins des vacances
Mes gestes maladroits hérités de l’enfance
Te dénuant sans fin et tes seins émergeant
Toute une courte nuit pour une seule chance,
Ma chance ce fut toi mon aînée rédigeant
Mes vers sur tes cahiers aux doux parfums d’errances.

Je pense à vous Marie nos vingt fleurs en pervenches,
A nos jeans délavés comme l’eau de tes yeux
Fous rires du Pont Neuf qu’on prétendait si vieux
L’eau profonde en dessous pour deux cœurs qui s’épanchent
Ta chambre sous les toits qui s’ouvrait vers les cieux.
Et cette envie de toi aux matins des dimanches
Au bout de l’escalier tournant capricieux.

Je pense à vous Lisa, ma liane aux mains de fée,
A cette voix voilée sur un microsillon
Pour nos corps enlacés, nos cœurs en tourbillons
Et ce parfum d’amour de ta lèvre assoiffée
Ta bouche sur la mienne aux douceurs du bâillon
Tout un monde détruit qu’on cherche et qu’on refait
Comme ce prince là poursuivant Cendrillon.

Je pense à vous Lucie à vos envies d’aimer
Ces départs insensés, cette plage du nord
Sous une fin d’été d’un soleil déjà mort
Et ce petit enfant qui ne naquit jamais
Mais qui était en toi et au fond de ton corps
Cette métamorphose aussi mal programmée
Que fut notre destin à l’ombre des remords.

Je pense à vous surtout Jane vous la plus belle
Le trouble de tes yeux, le trouble de mes mains
Et mes envies du jour, celles du lendemain
Nos rires dans le vent courant en ribambelles
Dans le lit des ruisseaux ou au creux des chemins
Tes cheveux dans les blés pour payer la gabelle
Le tribut d’une vie sur un parcours d’humains.

Et puis je pense à vous Rose l’irremplaçable
Ma bouche se souvient toute cette douceur
Et je n’ai plus de mots mon autre moi, ma sœur,
Mon double et ma douleur toujours informulable
Qui rit de la légende et du temps guérisseur.
Ah oui je pense à toi… ma peine inconsolable
Toute mon âme est là, deux mots dans un classeur…