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Roger VIDAL

Les enfants du bon Dieu

Ils furent tant et tant à nous tendre la main,
Le cœur pur et si grand à la fin des hivers,
Qu’on eut cru le bonheur au seuil des univers
Et le monde avec eux ouvert à l’être humain.

Ils passaient dans les cours, je me souviens de vous,
De ces soirs triomphants, des sourires vainqueurs,
Des nuits, surtout des nuits, de velours doux aux cœurs,
Refaisant ou rêvant nos plus fous rendez vous

Il resta peu de nous, de ces songes passés,
Et puis de tous ces jours d’espérance, lassés,
Quand un petit matin nous surprit déjà vieux

Cela se fit ainsi mais aussi sans douleur,
Nos regards et nos mots perdirent leur couleur
Apres que fut éteint le matin en nos yeux.