Vos
poèmes

Poésie Française : 1 er site français de poésie

Vos<br>poemes
Offrir
ce poème

Roger VIDAL

La païenne raison

Tu usas fée d’amour de tes philtres et armes
Lancelot s’endormit, magie barbiturique
Et la terre en ce temps put tourner en bourrique
Valse folle des ans dans la vallée des larmes,
Morgane de Guenièvre, as-tu pris tous les charmes?

Je suis entré pourtant dans cette arithmétique
Deux et deux ne font rien ou bien des multitudes
Mais là bas on ne vit que d’autres certitudes
Reviendrais je jamais d’Avallon la mythique,
Morgane en tes filets chante ta poétique.

Notre île chaque jour s’enfonce dans ses brumes
Je ne vois déjà plus le toit de ma maison
Peut être qu’un matin, à la neuve saison,
Tu me raconteras tout ce en quoi nous crûmes,
Morgane, du réel, me demeure l’écume.

A tant s’accumuler fleurs mortes au parterre
Il ne reste au soleil que de moindres éclats
Pour cet enfant puni d’aimer les chocolats
Qui vit toujours en moi d’un monde qu’on enterre,
Morgane promets moi le ciel en cette terre.

J’en ai tant vu faner de pensées d’indigence
Pour croire en l’absolu mais je sais qu’il faut vivre,
Le vrai est dans nos cœurs et non dans le grand livre
Des certitudes nues, où meurt l’intelligence,
Morgane il n’est que nous, de foi et d’exigence.

Ils allaient en chantant leurs dixièmes années
Sur leur petite étoile, aux idées, asservie,
Mon bon sens crie le fort qu’elle est sacrée la vie,
Que jamais plus enfants, seront assassinés,
Morgane redis moi pourquoi nous sommes nés.

Je vais venir vers toi, la nébuleuse éteinte
En gardant pour moi seul ta musique tzigane
Et la plaie sur mon cou, là ou tes dents, Morgane,
Ont laissé de l’amour, la pourpre de l’empreinte,
Morgane reprends moi dans une même étreinte.