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Roger VIDAL

Fils de la terre

Je gravis les chemins du pays des faunesses
Il fait jour c’est minuit et te t’aime à mourir
Laisse-moi ces prairies que je puisse courir
Jusqu’au gouffre insensé où sombra ma jeunesse
Les naïades sont là qui vont me secourir.

Trempez dans le ruisseau vos lunes en croissants
Dans l’ombre farfadets jouez-moi vos musiques,
Pour trois notes rendues à ma vie d’amnésique
Lorsque le jour au ciel s’égare décroissant
Je me retrouverai en instinct génésique.

J’ai sauté l’arc en ciel ce matin en venant,
J’écris de cent couleurs et de l’automatique
Sirènes sont vos chants résolus chromatiques
L’harmonica d’oubli, aux airs inconvenants
Me dévoilant vos corps en sa pure acoustique.

Morgane m’a muré en son val de l’oubli
Proprement ligoté avec ses blonds cheveux,
Je vous aime ma fée, c’est comme un long aveu,
Toute vie me parvient de loin si affaiblie
Que je ne me souviens qui je suis, qui je veux.

Chaque étoile tombée en ma voute sera
Mise sans condition aux lumières éteintes
Et quand je te prendrai en la sublime étreinte
De tes lèvres du haut toi tu m’embrasseras
Et de celles du bas oublieras toute feinte.

Ils m’ont dit cette histoire aux marches du palais
Où je venais pieds nus sur les silex qui blessent
Et pour être certain que cette magie cesse
J’avais pris avec moi la rose inégalée
Dont les senteurs perdues éveillent les princesses.

Lors le voile est tombé, rompant la somnolence
Sur d’ombre et la lumière où chacun a sa place
L’un venu du soleil et l’autre de ses glaces
L’un chatoyant du verbe et l’autre d’insolence
Passé d’éternité qu’un seul instant remplace.

Et dans tes yeux ouverts j’ai lu tant de présages
Eh oui, l’histoire un jour s’arrête d’elle même
Faut-il vivre une nuit, partir au matin blême
Pour cela être un homme ou un Dieu de passage
Terre, terre voila prend ce cœur tant il t’aime.

La douceur de ce sein chimères d’érotismes,
Me gardera vivant au centre du mystère
Forêts de mon pays ah cette sève austère
Que j’ai apprivoisée en mes peurs d’exotismes
Elle coule en mon sang et bat dans mes artères.

J’ai pris ma dimension au-dessus des montagnes
Les déserts sont en moi aux étés étouffants
Aux autans, aux simouns, qui vont me décoiffant
En moi ces pétillants aux bulles de champagne
Mais surtout quand je vis, les rires des enfants.

Juin 2012