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Roger VIDAL

Départ en pente douce

Et de tes pas feutrés, au sein de la rumeur,
Tu allais doucement emportée par ton rêve
En un profond marais où jamais ne se lève
L’impalpable brouillard dans lequel tout se meurt.

Il y avait longtemps que dans ton calepin
N’étaient plus que des blancs aux tons dissymétriques
Tu t’étais installée aux trajets oniriques
Dont les notes fuyaient dans les doigts de Chopin.

Etais tu devenue la musicienne d’Oz
Mélangeant en ton cœur et moderne et classique
En une éblouissante et parfaite musique
Où déjà s’effaçait jusqu’au nom de Berlioz ?

Mais à coté de toi je remontais le temps
Peut être jusqu’au seuil de ces années soixante
Où sur ton piano de musicienne amante
Tu nous improvisais des airs en contretemps.

Ah douce évaporée auras-tu réussi
Hors Wagner et Haendel, ma walkyrie de Saxe,
A rejoindre in fine, d’harmonique syntaxe,
Le lumineux éclat au monde Debussy ?

Mais si tu es allée, passante de hasard,
Te coucher en sonate ou divertimento,
Jouant ses K quintet presto ou bien lento
Garde nous l’infini dans l’étoile Mozart.