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Roger VIDAL

Comme un pas sur la route

Je suis dans la rumeur et dans son froid mépris
Comme un passant qui va tout là-bas sur la route
Commun cheminement de la lumière au doute
Je vous cherche mon cœur mais de quoi suis-je épris ?

De n’avoir jamais eu qu’idées sans les audaces,
De n’avoir jamais su que vivre en attendant
L’ombre derrière nous grandit en s’étendant
Bientôt il ne sera plus qu’elle en nos espaces.

Rumeurs je vous entends au langage bâtard
L’un a pris le sentier de la révolution
Et l’autre dans son dos, l’alternée solution
Peut être que pour nous il est déjà trop tard.

Mes frères, mes pareils aux si profonds silences,
Je suis si prés de vous et si loin cependant
Ah comme je nous vois en ce soir descendant,
Courbés dans le faux dit, la pire des violences.

Chaque phrase en passant et chacun de vos gestes,
Comme ces mots saisis aux pages du journal
N’y aurait-il que ça en nous, ce très banal
De la vie à l’écran, juste ces petits restes ?

J’écoute ces rumeurs… Qui donc nous étudia
Et sut qui nous étions dés notre puberté,
Pour nous faire en nos fers croire en la liberté ?
Mes amis d’érosion aux vents de leurs médias.

Et pourtant je le sais nous rêvions tous pareils
Et tracions ces mots là sur les places publiques
Qui parlait mieux que nous de grandes républiques
Et qui savait tracer des chemins de soleils ?

Je me souviens toujours, cette quête première
Ces chansons dans les rues et ce verbe qui grise
Mais nous sommes restés dans la poussière grise
Quand d’autres sont partis emportant leur lumière.

Peut être ce ne fut qu’un songe qu’on décore
En y posant dessus les mots d’une commune
Peut être cette idée n’est que château de lune
Mais moi je m’en irai en y croyant encore.

Le 16 mai 2009