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Roger VIDAL

Béatris de Planissolles

Tu chantais l’air est doux qui nous vient du marin
Ah partir sans mourir voyager sur ta brise
Océan, de ce point où ta vague se brise
A l’Inde acidulée des chairs du tamarin

Je revis treize cent en ces jours oh combien
Sur la route éveillés, mille merles siffleurs
Chantaient quand nous avions levé l’armée des fleurs
Et que tu nous disais le soleil te va bien.

Cette ville cadeau de créneau et de pique
Cité mêlée de Juif d’Arabe et de gitan
Qui n’oubliera jamais son vicomte occitan
Où nous vivions notre Oc d’épopée et d’épique

C’est cette Carcassonne ici sur le caillou
Bâtie mère sorcière aux guis de guérison
Le bûcher continue la barbare prison
Et se meurt au mur strict Clergue de Montaillou

Ils risquaient tout, leur vie, ainsi tu te consoles
Les objets que l’on voit le diable les a faits
Je suis Arnaud Marty l’un des derniers parfaits
Moi je suis Béatris, dame de Planissolles.

Je t’ai trouvée un jour, chair de littérature,
Tes amours, ta passion toujours exagérée
Et autant qu’on put l’être oh si tôt libérée
C’est toi que je cherchais femme grandeur nature

Béatrice de sang, d’espoir voué aux flammes
De vie, de sentiment et de tant de beautés,
Passe le moyen age au joug des papautés
Tu restes à jamais l’éternité des femmes.