Y’a tant eu de tendresse, tant de joies avec toi Que je suis en détresse sans toi qui n’es plus là Quand on t’a mise en terre, c’est moi qui ai eu froid J’ai tant pleuré, grand-mère, mais je pleurais sur moi
Adieu, ma douce vieille Ma complice et ma tendre amie Je sais pourtant que tu sommeilles Je sais aussi que tu souries Jamais, jamais — je te le jure Je n’oublierai tes mains, tes yeux Ni les mots de ton cœur qui furent Le livre de mes jours heureux
Tu n’as plus à t’en faire, vois comme j’ai grandi Avec toi, grand-mère, ma jeunesse est partie Au bout de ton voyage, aurais-tu vu la mer Plus loin que les nuages, y a-t-il un jour plus clair ?
Adieu, adieu, ma tendre vieille Ma complice et ma tendre amie Je sais pourtant que tu sommeilles Je sais aussi que tu souries Jamais, jamais — je te le jure Je n’oublierai tes mains, tes yeux Ni les rides à ton front qui furent Le tissu de mes jours heureux
Tu as atteint le port, mais moi je fais naufrage Et pendant que tu dors, je suis sans nom, sans âge Je suis maintenant seul, seul avec mon enfance Dont je porte le deuil dans un très long silence
Adieu, adieu, ma douce vieille Ma complice et ma tendre amie Je sais pourtant que tu sommeilles Je sais aussi que tu souries Jamais, jamais — je te le jure Je n’oublierai tes mains, tes yeux Ni les chansons d’hier qui furent La symphonie des jours heureux