C’est un jeune blanc bec d’à peine dix-sept ans Dont les courtes années de lycée se terminent Et qui va affronter encore tremblotant La cour des grands avec son parterre de mines.
L’enfance sur ses traits n’est plus qu’un souvenir Et il sent sourdre en lui une nouvelle force Qui ne cherche qu’à vivre et à s’épanouir, A pouvoir s’extirper des bornes de son torse.
Il tente d’éprouver ses muscles impatients En propulsant des poids et levant des haltères Ou à les maîtriser avec des purifiants Moments improvisés de yoga solitaires.
Ce corps mal contrôlé et trop vite grandi, Dans des situations de mésaise l’embarque Mais qu’il oublie de se voir comme un engourdi Pour être naturel, son charme se remarque.
Il commence à goûter la pensée des auteurs, Le ballet des idées et de la politique, L’œuvre de la science et de ses serviteurs, Les frissons enivrants que donne la musique.
Il est curieux de tout et a grand appétit Des nourritures tant carnées que cérébrales Et si son enthousiasme est souvent garanti, Il est aussi jouet d’illusions machinales.
Il intègre, il ingère, il bâtit son credo, Découvre l’éventail ouvert de l’existence, Il sent vibrionner des ailes dans son dos Et commence à jouir de son indépendance.
Ainsi est le bouillon dans lequel il s’ébat Comme une chrysalide en sa métamorphose, Si les petits cochons ne le boulottent pas, Peut-être pourrons-nous en faire quelque chose.