Vos
poèmes

Près de la rue Santos-Dumont
Où, des auteurs, vécut un prince,
Outre l’impasse Florimont,
Est le square Georges Brassens.

On ne rencontre pas de flics
Dans ses allées que, sous l’ombrage,
Les amoureux des bancs publics
Ont adopté pour leur usage.

On y goûte un moment de paix
En y découvrant des passantes
Qui font rêver et qu’on se plait
A imaginer comme amantes.

Sur les plates-bandes, les fleurs
Ne comptent pas de marguerite
Que parfois on aurait à cœur
D’effeuiller selon le vieux rite.

Sur les gazons, pas d’amandier
Ni de fille écureuil, aucune
Et si trône un grand chêne altier,
Pas de roseau qui l’importune.

Des tas de marmots criaillant
Font les fous entre les parterres ;
Moi, silencieux et l’œil brillant,
J’aimerais bien téter leur mère.

Silvia Montfort sur ses tréteaux
N’aura pas vu que se produise
Le petit joueur de flûteau
Parti retrouver sa promise.

Mais au théâtre de Guignol,
Fort heureusement les pandores,
Dans un spectacle croquignol,
Prennent une raclée encore.

Des rangs de vigne dans un coin
Donnent le fameux jus d’octobre
Pour des gens qui en prennent soin
Et ne sont pas du genre sobre.

On a enfin le réconfort
D’y trouver un marché du livre
Où François Villon et Paul Fort
Chantent les rêves à poursuivre.