Je voudrais reposer dans une cathédrale, Passer l’éternité dans les odeurs d’encens, Les accords solennels des orgues magistrales Et le timbre d’airain du bourdon tout puissant.
Mon esprit hanterait les stalles et le cloître, Les chapelles tendues d’un drap de velours noir, Ancré au rituel de regarder décroître, Par la rosace en feu, la lumière du soir.
J’intègrerais ainsi la coterie altière Des artistes sans nom et des pieux bâtisseurs, Eternels matelots de ce vaisseau de pierre Qui traverse et combat les temps dévastateurs.
J’aurais pour compagnie le cénacle des moines Récitant en canon leur docte liturgie Et parfois un duo de vertueux chanoines Discutant un fameux point de théologie.
Je serais ébaubi de voir l’aréopage Ripailleur et bruyant des vieux conquistadors Sortis pour un moment de leur lourd sarcophage Pour évoquer l’éclat de fabuleux trésors.
Je serais attentif surtout quand une fille, Entrée discrètement à la pointe du jour, Les cheveux sagement cachés sous la mantille, Viendrait s’agenouiller en quête de secours.
Car j’essaierais alors de percer d’aventure, Derrière le visage impassible et guindé, Les pensées de débauche et de basse luxure Qui la poussent ici à venir s’amender.