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Rébecca VOGEL

Ma pauvre muse !

Tu rhabilles mon cœur de ta douceur profane,
Toi la métamorphose ou Muse de mes pleurs !
C’est au creux de tes mains que le soleil se fane :
Plus rouge que la rose, il brûle si tu meurs.

Ta perle de rousseur a fait ma page blanche,
Plus cruelle à mon front qu’un seul baisot d’Amen,
Et pour apprivoiser les rayons de ta hanche :
Quelques échos vainqueurs en vagues d’abdomen.

Ainsi, foulant l’abîme en ton sommeil d’apôtre,
L’Eden semble lointain, agitant ses grelots :
Il découd ton berceau pour que l’azur soit nôtre
— Au quai de tes yeux clairs — jaloux de tes sanglots.

Dans ma mémoire sourde à nos amours farouches,
Je reste baguenaude en forçat de tes cils,
Ceux qui font les pantins mourants quand tu te couches,
Dans un matin d’adieu pour jouer de mes fils.

Saurais-tu percevoir ta mort avant la mienne ?
L’une étant de son autre un seul et même vœu,
Maudite sois-tu, toi, triste bohémienne !
C’est la dernière rime où jeter mon aveu.

Celui qui fait tes yeux de pastel et d’ivraie,
La triste métaphore à mon front déjà vieux,
Sais-tu qu’après la nuit s’écrira d’une craie
Ton murmure lointain pour un diable envieux ?