J'entends leurs voix bourdonner Dans la pénombre et je ne sais S'ils existent ou s'ils me rêvent Dans cette chambre obscure, Guetté par un morne démon Sans inspiration : mais rien ne m'apparaît Hormis ces étranges papillons noirs Dont les battements d'ailes ressemblent à des pensées cycliques qui vous bercent Un moment avant de vous abandonner à l'amertume du jour, au théâtre spécieux Des ombres, au vertige d'une plainte Venue on sait d'où. La surface du miroir Reste intacte, des lèvres y soupirent après Un songe perdu, prisonnières de la pulsion Du ressac. Et la mer est calme, Grappes de chairs suspendues Sous le fil de l'horizon. Parfois une rêve ancien remonte Déçu par le silence des profondeurs.