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Pierre-Yann TOMAS

Deuxième témoins: '' Le Rabbin et le Béréchit ''

Ô ! Donneuse de gloire, et toi qui chante et danse,
Descendez des coteaux, rejoignez les croyances;
Faites de l’Hélicon un théâtre amoureux,
Sous l’œil enluminé où se joues tous mes vœux.

Déjà de tous côtés, alertées par Amphion,
Les pierres s’assemblaient, taillées par Cithéron,
Pour former yeshiva. Telle une âme en son sang,
A la double muraille orientée vers Puissant,
Se dressaient un à un de l'égaré les guides:
Pas celui de l’aigle, mais celui du Samid.
Les ouvrages rangés fleurissaient le Chéma,
Proclamant l’unité, ô ! délice: Lévavkha !
De même qu’un berger rassemble ses moutons,
Quelques notes jouant, modulant que le ton,
De même l’assistance assoiffée se regroupe.
Le décor est posé. Les acteurs de la troupe
Ensemble réunis, alors peut arriver
Celui pour qui ce chant fut si bien entonné.

Dans la Beit ha-Sefer, emplit de part les Shin,
S’élevait la fumée, ô ! Majesté Divine,
De l’encens consacré. La volute éphémère
Au cortège annonçait le début de l’Omer.
Traversant ce nuage aux trois rangées bénies,
Ben Adam apparu; et voyant les graphies
Papillonnées ainsi, s’exclama: Kétarim !
Sans même se comprendre; puis, surpris: Vétaguim !
Ces deux mots rencontrés formant six petits traits
Construisirent soudain un ensemble de raies,
Qui, par leur sainteté, donnèrent vie au Rav.
La fumée dissipée, alors le Yod du Vav
Se distinguaient sans mal. Près de la Ménorah
Le rabbi se tenait, cerclé par Mor’ia.
L’enfant arrêta-là sa marche hallucinée,
En voyant, face à lui, ce visage animé
Par tant d’enluminures. Puis, respectueusement,
Il salua le Rav immobile, tel l’amant
Face à la bien aimée. La bouche alors s’ouvrit:
« Il y a bien longtemps d’Our Kasdim il sortit,
Avram, allant vers lui, Lekh Lekha comme on dit,
Recherchant la prairie, sacrifice interdit,
Où son âme, à nouveau, pour lui seul devait naître
A l’appel de sa chair, repoussant le paraître
Enfantin du logis, qui, illusion diffuse,
Dans la tour de Babel l’enferma par sa ruse.