Mettre dans le fourneau de la pipe Les plateaux, les arbres tourmentés, les ciels gris L’ébène des falaises Les sentiers accidentés qui mènent aux criques.
D’un coup de hache Couper les amarres Et se retrouver devant les étendues d’eau qui remuent Dans le clair-obscur de l’immensité.
Se laisser aller au tangage Avec les fils du vent sous les aisselles. Ecouter les joueurs de flûte Qui charment les serpents aux lisières des vagues. Boire le sang du ciel Parmi les feuilles des nuages.
Fumer le crépuscule Et les cris des oiseaux. Caresser les cordages D’une main rêveuse.
Quand le phare n’est plus Jeter les filets Et sentir le bec de la chouette Pincer le cou du pêcheur. Et sentir éclore les bourgeons de l’instant Dans le silence des étoiles.
Sur le pont Les poissons dévorés Par des lumières insatiables.