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Pierre HESBERT

VA329074

VA trente deux quatre vingt dix soixante quateurze
Fend l’océan gris et ses flots, et l’air, hargneuse.
Les jours avec et les jours sans, vont, se suivant.
Ce soir est sans le soleil et avec harengs.
Je les regarde virevolter, brailleuses.
Ce sont vraiment des mouettes très chapardeuses.
Je bosse dur pour ces mouettes primesautières.
Je largue par-dessus bord. Elles guettent tout brillant.
J’observe leur manège d’un œil bienveillant.
Tant que la VA, sur la mer, naviguera,
Ce sera, sans doute, toujours, comme cela.
Ce soir les troupeaux de nuages sont sages.
La mer est grise, et le soleil sans visage.
Entre les arbres de la terre et la nuée sale,
Le peintre du ciel a affadi le rose pâle.
Ce soir je rentre, la cale pleine de sang.
La brise rafraîchit ma crinière d’argent.
Les mouettes accomplissent un piqué sur le bordé,
Elles braillent, désespérément, leur langue hurlée,
Ignorant du ciel, totalement, les couleurs,
Tout autant que du crêt de la vague, la douceur,
Elles savent et sentent ce que je ne sens plus.
Je pousse ma petite VA qui n’en peut plus.
Ce soir je veux vendre à la criée à Billiers
Ce que mes amies, les mouettes, m’ont laissé.

Hommage à Alessandro GUI, photographe