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Pierre CARRE

Celui de qui la tête au ciel était voisine*

Tandis que tout là-haut brille encore une étoile,
Une brume opaline endimanche le pré,
De son voile elle couvre un géant effondré
Qui semble être un défunt allongé sous le poêle.

Hier on pouvait voir sa tête couronnée
Qu’entourait une cour de centaines d’oiseaux ;
A présent, il est mort et seuls quelques roseaux
Ont une larme au bout de leur tige fanée.

Il n'a pu résister à la force d’Éole
Déchaînant contre lui la colère du vent,
Il n’avait plus d’espoir de s’en tirer vivant
Car le dieu furibond décida qu’on l’immole.

Le chêne — ou l’olivier — plusieurs fois centenaire
Se croyait bien plus fort que toute nuaison ;
Ésope et La Fontaine avaient pourtant raison
Car David est debout et Goliath gît à terre.

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* Vers extrait de "Le chêne et le roseau" de Jean de La Fontaine.