Le ciel est peint, ce soir D’une flamme tragique. Et tel un encensoir Mon cœur est nostalgique. Je déchire au cutter Le blanc des faux nuages Me nourris de leur chair Me fais anthropophage ! Le sang de leur douleur Me plait et me contente, J’aime leur cri, leur peur, Leur regard d’épouvante !
Le pers de ta souffrance ignore l’horizon.
Le pourpre s’est confondu Affichant sa magie Mes bras se sont tendus Goûtent l’hémorragie… Un pourpre qui fait mal, Tant il est le complice D’un amour anormal Car jugé sur le vice. Je rage, avale, mords Au creux de la nuée J’entends le cri si fort D’une âme exténuée…
Le pers de ta souffrance ignore l’horizon.
Le disque tombe, lourd, Dans la ligne meurtrie ; Le drap couvre le jour D’une bâche ahurie J’éclabousse de sang Le rayon de la lune Qui se fait pleine et sent L’air de mon infortune… J’ai tué la candeur D’un nuage de flammes Alors pourquoi ce pleur A-t-il noyé mon âme ???
Le pers de ta souffrance ignore l’horizon J’ai trop d’amour en moi qui chasse la raison.