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Philippe BERTRAND

Grand Paradis

Rafales de l'immobile bleu. Tu vois sans voir,
Le refuge possible d'une marche, constante, obstinée.
Tes pas descellent et libèrent la glace,
D'autres abîmes. Peut- être.
Profonds plus fertiles….

La neige, cette faille appelante !

Traces dans l'air, redevenues visibles,
Tant de cercueils convoqués dans la neige.
Tourbillon du bleu,
Insoutenable, et tant de sons croisés ……
Cette partie de moi qui résiste,
Bataille sous le toit de la Tête.

Je me souviens de la pagaille, de la foison d'étoiles,
Sitôt passé le col,des clous de lumière
Au battant de la porte
Et de la nuit comme un miroir,
Le long de la vallée,

Rester là .De Biais. Sur le côté.
Comme un Veilleur qui vacille
Puis
Repartir pour d'autres lampes
Pour d'autres idées de lampes,
Absences qu’éclairerait de neuf la neige
Fragmentée d'éclairs ou de sentiers possibles,
émergeants.
Elancements d'éternité,
En travail, ô combien seul, dans l’immense murmure.
Et la source espérée, comme un défi solaire...

Noir /d'avant/fracture/d'avant
Basculement opéré par la marche,
Impact/rage des doigts s'épuisant à
Retenie ce qui se délite,
Schiste et froid bleuté de la neige ….

Mes mains sont trop fébriles, imprécises
Pour approcher ce ciel,sa minéralité,son verbe.
Les rafales de vent me gardent immobile
Avançant, n’avançant pas, mouvement dont j’aurais perdu
La graphie ou le sens,
Vivant sur la glace,je,dans ce ballet de neige,
Encore conceptuel

Aplats têtus, couleurs, repères, brutalement audibles,
Scandent ma marche, refuges….
Le vent me tient,
Persistant,
A
Erailler
Quoi
D'adverse
Qui s'oppose

Et la tête s'obstine, face et dans, la muraille....