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Pellegrino SORICELLI

Innocente cécité

Que de temps perdu,
Que de regrets de ne t’avoir vu!
Toute une enfance passée à tes côtés,
Et ne pas t’avoir regardé,
Toi qui t’aveuglais à nous voir,
Toi qui te tuais pour le manger et le boire.
Tu ne méritais pas l’indifférence,
De cette idiote enfance,
Pas même capable de voir celui qui aime,
Incapable même de dire je t’aime.
Un regard de ton enfant t’aurait suffit,
Un câlin , une caresse, t’auraient réjouit.
Quelle honte! Je ne suis pas fier.
Mon enfance a le goût amer,
De ne t’avoir vraiment vécu mon père.
Excuse-moi de ne pas avoir été plus vite grand,
Excuse- moi d’avoir été cet enfant,
Qui ne s’était pas aperçu,
Que son quotidien n’était pas un dû,
Que c’était à toi qu’il le devait,
Car c’était toi qui suait,
C’était toi qui, pour moi,
Chaque jour portait le poids,
De la fatigue qui t’a emporté.
Volé à moi ,un jour, au petit déjeuner,
Alors que ton heure n’avait pas sonné.
Mais un jour, papa, je te rencontrerai,
Un jour, papa, ce que tu as raté,
Je te le raconterai...
A toi, mon père...à la vie, à la mort.