Fée de nuit
Le jour s'est drapé de deuil,
Et à présent il est seul.
Au travers des carreaux,
Les astres ont percé l'obscurité de caveau,
Mais ses yeux se forcent à rester clos.
Ils sont là, tout autour, il est trop tôt.
Sur les écrans de ses paupières,
Un monde de monstres imaginaires,
Se projette et l'épouvante.
Tout l'inquiète, tout le hante.
Les clairs rayons de lune,
Projettent d'étranges ombres brunes,
Et sur les murs de sa chambre,
Tout tremble.
A l'affût du moindre bruit,
Tout alentour n'est que souci.
Alors, il attend avec impatience,
Celle qui apportera la délivrance.
En attendant,
Rongé par le tourment,
Un pouce dans la bouche,
Une main sur la couche,
Il compte sur son doudou farouche,
Pour chasser ses idées louches.
Il étreint son compagnon,
Chasseur de mourons,
Et implore sa protection.
Il étreint son inséparable doudou,
Pourfendeur de loups,
Protecteur de bouts de chou.
Mais rien n'y fait,
Alors il attend sa fée,
Il supplie sa fée de nuit,
De semer le répit en pluie,
Sur son petit lit.
Il supplie sa fée de nuit,
De livrer l'oubli de la nuit.
Enfin vient le crépuscule,
Et telle une libellule,
De ses ailes de tulle,
Elle vient caresser ses paupières,
Mouillées de peur.
Son plafond est maintenant un ciel ouvert,
Vers lequel il s'envole très fier,
Fier d'être enlevé par sa fée de cœur,
Vers un monde meilleur,
Qui ne connaît la peur.
Mai 2011
