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Patrick FERET

Le chantre.

La neige silencieuse étend son manteau blanc,
Le temps semble figé, la campagne immobile,
La nuit devenue froide, resplendit tout autant,
Révélant mille feux, jusqu'au lointaines villes.

Aux pieds du puy Violent, le poète insolent,
En regardant la lune, en pensant à sa muse,
Décline un vers ou deux, une ode au firmament,
Savoure l'instant présent, en use et en abuse.

L'inspiration est là, la belle est si présente,
Que ces mots, que ces vers, jaillissent si puissants,
Que la montagne entière, pourtant encore si lente,
S'étire tout à coup, se réveille brusquement.

Des terriers et des trous, jusqu'au tréfonds des bois,
Une armée de fourrure, d'oiseaux, de petits faons,
De renards et de loups, qu'éveille en émoi,
Ce chant si éloquent, que porte le grand vent.

Jusqu'au grand ours brun, qui s'étire ronronnant,
Sortant de sa torpeur, pour se réjouir enfin,
De ses amours futurs, d'un tout prochain printemps,
Des beaux jours à venir, de tendres lendemains.

La fourmilière figée, s'ébranle prestement,
Ouvriers et guerriers, jusqu'à la reine mère,
Entonnent le refrain, le magnifique chant,
Nouvel hymne à la vie, à l'amour, à la terre.

C'est aux dernières notes, quand jour remplace nuit,
Que chacun à son tour, regagne tanières et antres,
Le trouvère insatiable, détracteur de l'ennui,
A rempli son office, est devenu leur chantre.

Julot la fronde.