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Olivier GAIFFE

Nietzsche VS Freud : néant de la psychanalyse II

(extrait du Traité du Soupçon, section I, suite)

Là, le psy s'exclama, indigné : "C'est inepte !
Tout jugement moral est exclu du concept
De la psychanalyse. Aussi vous vous trompez.
Vous ne pouvez au prêtre, ainsi, nous comparer !"

***

Nietzsche reprit : "La cure est un instant de grâce
A vos yeux ? Mais c'est que vous vous voilez la face !
Des horreurs oubliées, souvent, la souvenance
Est déjà, de soi-même, muette pénitence.

A plus forte raison, donc, les verbaliser,
A la face d'un autre ainsi les exposer,
Est assujettissant, infamant. On respire
L'odeur de nos poubelles cachées. Mais le pire

Est qu'on doit pour cela mettre main à la poche,
Et s'accepter malade ! A la cure, on s'accroche,
On est forcé de croire et de la suivre en paix,
A mesure que le temps passe et que l'on paie.

Car enfin, cela contrarierait l'amour-propre
- C'est un ressort connu de tous les charlatans -
Pour un néant d'effet, de s'être saigné tant.
On se persuade alors qu'on est plus sain, plus propre

A jouir, à vivre, à s'épanouir, à jouer,
Ce qui n'est jamais que la méthode Coué !
Vous ramenez en outre tout, Art et Grandeur,
A du papa-maman... C'est vous le castrateur !"