Vos
poèmes

Poésie Française : 1 er site français de poésie

Vos<br>poemes
Offrir
ce poème

Olivier BRIAT

Spleen

Que de vagues-nausées en ce lieu triste et sombre
Où je ressens le froid et un dégoût sans nombre :
Noir comme une cave, un milieu sans soleil
Où la pauvre jeunesse se fane et s'ensommeille,
Où la pauvre jeunesse n’a plus goût au réveil.

Les rideaux sont tirés sur la verte prairie ;
Où est la liberté ? Elle est très loin d’ici.
Je ne suis pas très vieux mais je me sens grand-père,
Il y a si longtemps que je vis sur la terre,
Il y a si longtemps que je me désespère.

Ici c’est un silence qui appelle la nuit
Et tous les vieux fantômes. Endroit glacé de pluie :
Araignées et serpents, tous les êtres rampants,
Horribles faces inertes me dévorent lentement,
Horribles faces inertes, cauchemars oppressants.

Pleurer ? C’est impossible, je ne le pourrais pas
Et je ne veux m’enfuir de ce terrible endroit :
Mon berceau et aussi mon immense tombeau ;
Je rêve quelquefois à un coup de rabot,
Je rêve quelquefois de casser les barreaux.

C’est l’univers sans fin, c’est une vie cloîtrée,
Prisonnier de ce monde, enterré, emmuré
Où la fleur de la vie a été découpée,
Où mon enfance-joie a été piétinée
Où mon enfance-joie est perdue à jamais.