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Olivier BRIAT

Le rêve du roi

"Je voudrais un ami" se lamentait le roi ;
D'argent, je suis pourvu et pour toute la vie,
Courtisans et laquais me suivent au pas
Mais c'est d'un être cher dont j'ai le plus envie.

Mon château, mes bijoux me sont biens très précieux ;
Ne saurais m'en défaire sans beaucoup de tristesse,
Ils ne peuvent remplacer ce qui semble à mes yeux
Encore bien plus précieux que ces grandes richesses.

Certes tous mes jardins me sont endroits exquis,
Je possède des terres à perte de vue,
Tous ceux s'y promenant se découvrent ravis
Lorsque leur roi y passe et digne les salue.

Certes, de grands messieurs m'honorent de leur présence :
Savants, artistes peintres, élégants musiciens ;
J'ai chaque jour qui passe une vraie joie immense
De les avoir pour moi, quel merveilleux destin!

Bien qu'étant acclamé par une foule de sujets
Et ayant pour épouse la plus belle des femmes,
Le cadeau le plus beau, celui qu'il me faudrait
Est un ami, un vrai qui puisse combler mon âme.

Un jour, le roi partit et seul dessus ses terres,
Il n'avait point carrosse, ni habits somptueux ;
Plutôt qu'un roi puissant, pour sûr il avait l'air
D'un homme de la campagne, travailleur laborieux.

Habilement déguisé, personne ne reconnut
L'homme riche et puissant qui faisait travailler
Dans son vaste domaine si bien entretenu
Des humbles roturiers bons et plein de fierté.

Il marcha bien longtemps, se perdit en soirée
Et eut couché dehors si un brave paysan
Ne l'avait vu au loin et l'avait consolé
Lui promettant couvert et toit bien gentiment.

Réconforté alors par l'hôte de cette maison
Qui n'avait rien de plus que l'hospitalité,
Le roi se prit pour l'homme d'une grande passion
Et découvrit enfin ce qu'était l'amitié.

A partir de ce jour quand il s'aventurait
Sur ses terres immenses, marchant incognito,
Le roi rendit visite à l'homme qui lui avait
Et sans le moindre échange fait le plus cadeau.