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Nathan ERDREK

Les argentins brasiers

Il y en a très peu qui ressentent la pluie,
Car beaucoup, seulement, craignent d’être mouillés
Refusant ses bienfaits, tels ces métaux rouillés,
Qui ont peur de tomber dans la cendre ou la suie.

Combien d’autres encor inquiets pour leur vie,
Redoutent les brasiers comme de grands brûlés,
Une angoisse inutile, ils finiront coulés ;
Moi les flammes j’adore et je n’ai qu’une envie.

C’est qu’aux feux de l’enfer je puisse enfin goûter,
A la neige, au grésil, aussi sans m’abriter
Car le feu et le froid sont de même nature.

Combien seront passés à côté de l’amour,
Avec cette hantise ou la frousse du jour ?
Comme l’eau sur ma peau, moi j’attends sa brulure.