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Nathan ERDREK

Le brandon

Ce feu qui couve en moi depuis bien trop longtemps,
Ne fit que consumer les zones les plus tendres,
Maintenant à couvert sous un amas de cendres,
Je le sens qui reprend vigueur ; car je l‘entends,

Crépiter dans le noir, les soirs de mauvais temps,
Quand le ciel est plus bas qu’au plat pays de Flandre,
Le soufflet de mon cœur d’une ardeur à revendre,
Sur la braise rougit devant quelques sarments.

Mes yeux pointent alors leurs allume-cigares,
Faisant feu de tout bois, surtout si tu t’égares,
Volute de fumée au seuil de l’abandon.

Serais-je ce bûcher pour nos âmes damnées ?
Il gèle à pierre fendre, oh depuis tant d’années,
Que l’âtre de mon corps veille sur ton brandon.