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Nadir HAZAR

Vulgaire ou le fuseau

Elle était bien coiffée, et des odeurs voilèrent les narines
Souriante, elle passait, le dos creux et la taille cintrée.
Heureuse et fière jeune demoiselle aux lèvres feutrées
De rouge luisant de désir, fleuries et saccharines.

Ses fesses arrondies, serrées dans un fuseau noir,
Mouillées de sueur ruisselait sur sa peau brune,
Sous ses habits vulgaires dormirent deux rondes prunes :
Friandise, fruit charnu, un délicieux repas du soir.

Ses fesses rebondies, pressées dans un fuseau noir,
Pleine lune errante éblouit mes larges yeux affamés
D’amour charnel, répandu par son corps chaud, mais
Plus doux que le balcon plus adoré que ses devoirs.

Elle se déhanchait, tremblait sa chère chair abondante,
Caressait mes désirs et provoquait ma foi sereine ;
Quel ennui ! Quel malaise ! Quel plaisir! Quelle haine !
Démone! Offensait la pudeur et violait mon âme innocente.

Son parfum, ses boucles, son fard… Ô prestige!
Elle s’éloignait et sa sculpture devenait plus belle ;
Bijoux précieux, jouet d’enfants, joli cadeau de noël.
C’est une bête féroce, une muse : Aphrodite callipyge.