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Michel HENRIC-COLL

Car ton amour est mort

Des larmes de soleil
Glissent sur la lune sanguine,
Les étoiles doucement sanglotent
Et balbutie le firmament.
Les galets gémissent sous la houle
Qui les berce, inlassablement.
La corne d’un bateau brame dans le néant
Une plainte écorchée,
Triste comme une épitaphe.

Mon cœur à sa fenêtre
Cherche une ombre de toi
Un parfum, un effluve, les couleurs de ton nom.
Les fleurs se sont fermées en un signe de deuil,
Car ton amour est mort, même l’air est en berne.
Des larmes de soleil
Glissent sur mon cœur endormi,
Et mon cri qui s’étrangle
M’étrangle sans un cri.

Un violon a perdu ses notes
Et vague, inconsolé, comme un spectre muet,
Même la mer s’est tue.
Les notes orphelines ont perdu leur couleur,
Les galets, délaissés, contiennent leur douleur.
Les étoiles doucement sanglotent
Et balbutie ton souvenir
Dans la brume qui m’enveloppe
Dans le suaire de l’oubli.

La lune s’est noyée,
Dans la mer qui clignote,
Les poissons scintillants suivent le corbillard.
Les reflets se sont tus
Et les miroirs éteints,
Renvoient naïvement l’image du néant.
Alors le soleil pleure, pour ton amour perdu,
Et sa plainte écorchée,
Sonne mon épitaphe.