Vos
poèmes

Poésie Française : 1 er site français de poésie

Vos<br>poemes
Offrir
ce poème

Meriem BEKKALI

Une chasse au livre de la mort !


Je trace les lignes du vide dans le noir
Et j’attends.
Je me construis une demeure là où nichent les aigles
Et j’entends.
J’écris des phrases moribondes, des mots échevelés
Qui célèbrent la folie et je pars…
Je trace le portrait d’un visage aux contours lumineux,
Le chemin des voyages sans retour,
J’essaie de prolonger le soir qui se refuse à moi,
De célébrer les anticipations qui se refusent
Au langage, la danse qui devance la musique …
Et je pars…

Et je pars traînant ma chienne de mémoire.
Des descentes souterraines aux amitiés sincères,
Je vois mon corps courir et s’arrêter brusquement
Aux alentours en donnant à l’observateur l’image
D’un corps frappé sauvagement au cœur
Par une arme invisible.
Des vieillesses précoces à la mort, je grave
Des cris de refus sur la peau et j’encadre
Une limite aux extrémités dorées.
De chemin en chemin, mes pas accompagnent le souffle
D’un poème impossible en draguant d’une âme
Un fou calme parmi les gens, à la voix transparente
, aux épaules minces, au pas droit,
À la tête haute marchant seul
Dans les sentiers obscurs.

O voix caressantes, O paroles dévorantes,
Couronnez votre faiblesse de franchise et disparaissez,
O vous qui couvrez les envers marins des murs, disparaissez.
Des yeux à l’extérieur penchés guettent l’arrivée
Des invités aux fêtes sauvages alors laissez,
Laissez voire, laissez arriver d’autres visages :
L’homme au veston de pigeon célèbre
Tous les soirs la mémoire des habitants des combles,
Prête son souffle aux femmes sages occupées
à tirer une corde en arrière et s’en va
les mains dans les poches à la rencontre d’une marche.

La même marche amène un accrocheur :
Les jambes tremblants, il habite un instant
Les aiguilles d’une montre et s’en va en courant.

…Et des yeux absorbés par une image du futur
Ne résistent plus au souvenir :
Sur un tapis rouge, emballé dans un tissu noir,
Embelli de tâches jaunes, s’étend un corps nu
Qu’une voix souffrante prie d’attendre.
Des larmes douces l’élèvent aux demeures
Des yeux étirés et larmoyants et frappé au sol,
Il est de nouveau accompagné des corps flexibles
Aux derniers départs; enviant aux morts
L’habitat du noir.
Or, un mot en fumée se frayait un chemin
Des plus étroits et d’autres yeux somnolaient,
S’en allaient, s’en allaient, mais avant de partir,
On recommanda un beau sourire.