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Maxime LEROLLE

Fable de Venise

Blanche lune se mire au miroir du canal
Et les masques serpentent au cœur du dédale
Du Palazzio de la mort
Et de l'amour.

L'alcool est dans les corps, le sang est au dehors.
L'orgie suinte son plein tout au long de la nuit. Les
Instruments torturent les cœurs et les chefs. Rires gras
Ou perlés corrompent les plafonds. Et d'enfiévrées fumées
Forniquent dans les feux.

Il signore Lupo pénètre ce chaos
Un vair grouillant de vers, un vers pour revolver
Son cœur putréfié de jalousie se meurt
Signorina Scimmia doit pourrir en ses bras.

Les veines échauffées se consument de joie Les humains
Animaux se pourlèchent leurs crocs Les archets et les
Cors raffolent de la chasse Pour un piètre Orphée
S'excitent les bacchantes Et les folles fumées
Sacrifient à Moloch

Un coup de feu part : Signorina Scimmia est touchée
Un coup de feu part Signorina Scimmia ensanglantée
Il signore Lupo pleure : un coup de feu est parti
Un coup de feu est parti Signorina Scimmia meurt

Le sang ivre délivre un coup de feu est parti les pulsions
De ces masques d'humaines qui fondent et qui tombent et
Qui révèlent un coup de feu est parti ces faces de
Harpies acérées qui réduisent en charpie le seul homme
De la pièce dont les cris de souffrance forment un coup
De feu est parti l'ode délicate qui charme les oreilles
De gouffre de leur dieu de plaisirs et de haine qui
Trône un coup de feu est parti sur cette nouvelle et
Délicieuse hécatombe

Du Palazzio de l'amor
S'éloignent doucement les masques grimaçants
Dans le miroir du canal un soleil fort sanglant.