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Mauriane ALVAREZ

Le violon.


Je l’entends, je le vois, cet infâme violon,
La folie l’accompagne, et cet air maladif
Qui nous brûle et nous tente aux frontières du pardon,
Nous a rendu austère aux horizons plaintifs.

Perdus dans l’illusion d’une sombre démence,
L’archet ensanglanté que l’on tient sans frémir
Nous enivre de sons qui sans cesse recommencent,
Sans que l’on ne comprenne ceux qui tardent à finir.

La Raison est pour moi une étrangère muette,
C’est pieds et poings liés qu’elle nous livre à la Mort,
Elle rie pendant les deuils, elle pleure dans les fêtes,
Bannie soit la Raison, j’en appelle à l’aurore.

En proie à la douleur de la passion humaine,
Je m’en vais la haïr au plus loin de son art,
L’instrument que je tient, pour lui je n’ai que haine,
Mais, oubliant cela, je deviendrai Mozart.