Vos
poèmes

Poésie Française : 1 er site français de poésie

Vos<br>poemes
Offrir
ce poème

Matthieu GAY

Déambulations IV



11/déc./2011

Je cours, cours, cours,
Des toits rouges, appentis,
Aux jardins verts d'hiver ;
Sous les rires de gargouille de la rue malmenée.

Nonobste, éternelle vile vielle ;

Et parangonne, attraye. Issir d'harrangues,
Souffle, souffrance araisonnée. 
C'est compter à petits pas les pieds, courber-émailler
La parole, parolier ; tourbe n'est ! Que poésie. 

Caquettent au cours des eaux, les noces de berges brunes,
Quand claquettent et cliquent, claquent et cliquettent
Les fers des décharnés, noyés, non pas des eaux
Mais d'obsessions.

Aigris, émerée villanelle !

Aigris le temps, le vent, les hommes !
Un jour donné, «un air de...» meurt.
Une heure usée est une demeure
Au coeur léger que tout étonne.

Près de la fenêtre, ouverte, la main.
Do-Ré-Mi-Fa des brèches d'estampes ;
Le temps étend, tend !, des rumeurs
étang chantant qui seul se meurt.

J'ai soufflé sur les lettres,
Mon poème a dégringolé
De ma page presque, las !, dorénavant vierge.

Je relevai la tête,
La nuit était tombante
Déchue des lieux célestes.

Réverbère, réverbère, au coin de toute rue ;
Réverbère, réverbère, aux yeux de tous nu.
Réverbère réverbère ces chansons douces, ténues,
Au gré des nues, toutes notes croisées.

Entremêle, héroïne, la couleur aux parfums ;
Entrechevêtre sur le papier la profusion transsubstantielle,
Des mots épars pour des richesses
De non-sens sur les murs ;
Et pars ! Loin des carrefours où soliloquent fleurs et ciels

On titrera demain : «c'est le printemps !
Les hirondelles reviennent.»
Et toi, et toi, tire toi ! A tire d'ailes. 
Disparais des faubourgs,
Apaisés et tranquilles.

Maintenant, c'est l'A-saison,
Le temps béni des interlopes.