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Matthias GUILBERT

Ta création

Qu’attends-tu pour me détruire toi qui m’as créé?
Tu m’as sacré marionnettiste de ta vie,
Tu peux tirer sur les ficelles, me faire tomber.
Mais tu n’es plus qu’un robot vêtu de déni.

Je t’ai fais croire en la Sagesse ; je t’ai berné.
Sagesse ! Ce n’est qu’un autre mot pour dire soumis.
Rêve, ose, défie, brave, risque, remets en question et
Renonce ! Car tu es sage, prenons le pour acquis.

Esclavagiste, ce que tu possèdes te possède,
Consommateur, ce que tu consommes te consume.
Tu étouffes? Tu paniques? Tu pleures? Tu cries à l’aide?
Le quotidien séchera tes larmes pleines d’amertume.

Je règne sur la morale, je condamne et je plaide.
Tu crois au libre-arbitre? tu cherches la fortune?
Des carottes que j’agite, devant ton esprit tiède.
Alors que je te baise, tu me dis « sans rancune ».

C’est une paire de fossette qui se creuse sur mes joues,
Mes glandes lacrymales sont taries de malice,
Je te jette dans les urnes, tu n’es qu’un pauvre fou !
Fais ton choix ! A quelle sauce seras-tu mon délice?

L’hypocrisie, la peur sont mes plus grands atouts,
Modèle sociale ma pute, fidèle ambassadrice,
Ta feuille de vigne à toi ! Enchaîné sans tabous,
Tu fermes les yeux en grand, et cautionnes l’artifice.

A quoi sert la lumière si tu fermes les yeux?
Tu crois savoir en ne croyant que sans savoir.
Sur l’autel d’ignorance, offrande de tes Dieux,
Vive la sécurité, Liberté au revoir !

Société orwellienne, tu n’y vois que du feu,
Millions de congolais menés à l’abattoir.
Précieux smartphone te fais sentir coupable un peu?
Ne comprends tu donc pas? Pour toi il me faut choir !

Ou sont passés les mots que tu n’as pas su dire?
Esprit de rébellion, idéaux de jeunesse?
Tu as courbé l’échine me laissant m’introduire,
J’en profite et je jouis en tirant sur ta laisse.

L’Homme libre craint ne pas vivre, ta peur est de mourir !
La mort est préférable à l’agonie de vie !
A quoi sert-il d’aimer à part pour mieux souffrir?
Vivre libre en enfer, esclave au paradis?

Il dure peu le vert frais de mes arrogantes cimes.
Tu peux y mettre un terme mais tu n’en feras rien,
Oh grand jamais je ne répondrai de mes crimes
Car c’est moi qui t’ai dicté le mal et le bien.

Et mes multiples formes, ces puissants charognards
Se disputent la priorité de la becquée
Sur la carcasse fumante de ton âme dérisoire
Qui n’ose plus s’élever contre l’éternité.