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Maryse GEVAUDAN

Dénouement

Il avait tout appris : la Morale et l’Histoire
Et les Bonnes Manières, et la Géographie ;
Puis les Mathématiques (à son grand désespoir)
Le Latin (pas le Grec) et un peu de graphie ;
L’Allemand et l’Anglais – comme un phoque savant
Qui fait bien gentiment ce qu’on attend de lui-
Et le Sens du Devoir : dire « merci » avant
Tout, être reconnaissant, bien poli, et puis
Et caetera. Tout ceci et cela.. encore
Un peu de chou (la Vertu, pas le Vice –ah, non !)
Tiens-toi droit, fais ceci, ne pleure pas, sois fort
Obéis parce que ! Fais comme il faut, sinon…
Blablablablablabla… On ligota son corps
De beaux nœuds bien serrés pour qu’il marche bien droit
Dans la Société -dans la sauce, y était. Là, on le mit alors
Maillon enchevêtré dans le sens de l’endroit.
Mais lui, il s’aperçut qu’il ne comprenait rien,
Que sa tête était pleine de casiers sans lien
Les uns avec les autres et qu’on l’avait gavé
De vent qu’évidemment il avait avalé
Comme n’importe quoi pour apaiser sa faim…
-Alors il rit. Il rit !… Si fort, si fort qu’enfin
Tous ses nœuds se défirent et d'eux-mêmes tombèrent
Et il se reconnut : une maille à l’envers
Détachée du corset. Il envoya valser
Les vieilles étiquettes, il se détricota,
Se désétriqua, désemberlificota,
Et se décervela… puis libre il put danser
De la seule façon qui lui plaisait : la sienne.