Vos
poèmes

Hier tu étais auprès de moi.
Je me regardais dans la glace.
Etrangement je ne vis pas
Comme je me voyais, ta face.

Disparue. Rayée. En-dehors.
Existait seule ma présence
Dans l’unicité de son corps
Vers le destin joué d’avance.

Et ma chevelure s’étonne
D’être pareille à elle-même
Avec éclat –bien que personne
Y promène sa main qui aime.

Et la courbe de mon épaule
Pourtant frissonne sous les doigts
Du vide aimant, comme il la frôle
Visiblement derrière moi.

Plus clairement paraît ceci :
Les miroirs débordent d’absences
Contenues par le cadre, ainsi
Mieux réfléchissant leurs silences

Lorsque se sont évaporés
Les présents d’un temps bienveillant
Qu’accoutumé on ne saurait
Apercevoir que quand fuyant.