Je me suis blessée aux aiguilles du temps, Écorchée sur la flèche des heures, Égratignée à la pointe de bien des cœurs, Épuisée en de vains et inutiles tourments.
Mais la roue tourne inexorablement, Noyant les blessures et les chagrins Dans l’eau vive de ce moulin Doucement patiné par les griffes du temps, Emportant avec elle, Comme l’oiseau à tire d’ailes, Tous mes secrets, mes illusions, Fragiles bulles de savon Au goût acidulé du citron.
Mes illusions et mes chimères, Maintenant que je suis grand-mère, Ne sont plus que souvenirs lointains, Emprisonnés au fond secret d’un écrin.
Écrin de velours, Sans parole, et sourd, Boite de Pandore, Qui bien cachée, dort, Secrets de Polichinelle Que personne jamais ne révèle, Nous avons tous un jardin Empli de mille petits riens Qui font de nos vies un coffre bien plein ….