Trois heures moins deux Arrive la dame en bleu Toujours à l’heure Avec son petit sourire accrocheur, Sans un mot, sans un bruit Dans un parfum de nostalgie Elle s’assoit à la table D’où elle aperçoit le vieil érable. Fidèle compagnon depuis toujours Où est gravée sa promesse d’amour.
Puis devant sa tasse de thé brûlant, Elle abaisse ses paupières Pour mieux rêver à ses vingt ans C’était hier, ou peut être bien avant-hier ….
Paulo était si doux Quand il l’enlaçait pour un tango Des frissons lui chatouillaient le cou Quand sa main caressait son dos. Ils glissaient au rythme de la musique Dans un monde rien qu’un eux Univers féerique Univers intemporel, magie d’être deux Et de ne plus en former qu’un Aujourd’hui, et tous les lendemains.
Paulo était si grand Quand ses bras étreignaient ses épaules Qu’elle était comme une enfant Craignant de prendre son envol De peur de brutalement retomber Dans cette vie de souffrance Que seul ce garçon savait lui faire oublier En l’entraînant dans une danse. Et de ne plus en former qu’un, Aujourd’hui et tous les lendemains.