Vos
poèmes

J’ai peur ! Le noir m’entoure, m’étouffe,
M’engloutit, me boit, je péris en peine !
Terrifié, pétrifié, je glisse en un gouffre,
Je glisse et le sang se glace en mes veines.
Là-bas ! Je l’aperçois ! La lune, elle m’attend !
Avec son cynique sourire la mort m’interpelle :
« Mortel viens mourir ! » Mais qu’est-ce que j’entends ?
Des pas de gnomes cruels ? Ah je chancelle ! ..
Ils viennent me torturer, je le sais, je le sens,
Mes os vont broyer, ma dépouille mutiler,
Faire ripaille de ma chair, s’enivrer de mon sang.
Je dois m’épargner ! disparaître ! me cacher !
Dans ces collines ondulantes où un vent pétrifie,
Et chasse les feuilles mortes aux langoureux soupirs.
Où les hurlements de damnés hantent les arbres gris,
Qui au vent se plient, ici tous doivent souffrir.
Et arrivé à la grotte aux hauteurs gothiques,
Des squelettes d’os secs se dressent en riant.
Me tendant une dépouille d’un blanc cadavérique,
M’invitant à me nourrir, ingurgiter ce corps puant !
Répugnance ! Epouvante ! Je ne puis concevoir,
Une horreur si morbide ! Cimetière d’âmes maudites !
Ici tout n’est que mort dans ce monde au ciel noir,
Et les damnés hurlent encore, célébrant d’atroces rites.

Mais qu’est ce ruisseau où s’enlise mes pas ? ?
Et cette eau qui m’enlace, m’engloutit en son onde ? ?
De l’air ! Respirer ! Mais je coule en ces bras !
Elle me tient et me serre et une créature immonde,
Me grignote, Nymphe folle !, Ah quelle souffrance !!
O spasme final ! Je supplie l’agonie :
« Libère moi de moi-même ! » Et enfin en transe,
J’abdique l’existence et ma vie sacrifie...

Cergy, Décembre 1997