Paris sans Notre-Dame aurait, convenons-en, La mine désolée d'un roi sans courtisans ; Paris sans ses jardins serait, admettons-le, Aussi sombre qu'un ciel qui n'aurait pas de bleu ; Mais que serait Paris s'il devait faire sans Les belles inconnues que croisent les passants ?
Alors, je dis " Vivent les femmes ! Vivent les femmes de Paname "
Paris sans Tour Effel aurait, c'est indéniable, La gaieté d'un abbé possédé par le Diable; Paris sans ses musées serait, je vous l'accorde, Comme un Stradivarius dépouillé de ses cordes ; Mais peut-on concevoir pensée plus angoissante Que celle de Paris saigné de ses passantes ?
Alors, je dis " Vivent les femmes ! Vivent les femmes de Paname "
Paris privé de mai serait, à peu de chose, Semblable à un rosier ne donnant pas de roses ; Paris sans Saint-Germain aurait, n'en doutons pas, Le souffle d'un vieillard aux portes du trépas ; Mais si ses avenues se vidaient de ses femmes, Paris perdrait son sang, Paris perdrait son âme.
Alors, je dis " Vivent les femmes ! Vivent les femmes de Paname "