Bien sûr, il boitillait des racines avant Et choyait ses douleurs aux caresses du vent, Mais il croquait toujours les saveurs de la terre Qui l’avaient jusque-là, fait trois fois centenaire.
Un printemps complaisant épinglait à ses branches De-ci, de-là encore un bouquet de fleurs blanches Qu’il faisait éclater fièrement dans le ciel Accrochant au passage un peu de ses dentelles.
Puis ils sont arrivés avec leur outillage, A compter en chevrons le nombre de son âge, Et en pâte à papier, le bois de ses rameaux.
Stoïque et silencieux sous les coups du marquage, Quand ils ont perpétré le fatal abattage, Il mourut dans un cri d’adieux aux passereaux.