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Mahdaoui ABDERRAOUF

Désir.

Décidément, on ne te croise pas sans coups férir.
Le jour de notre rencontre, que je voudrais proscrire,
Tu étais rayonnante et tu souriais sans rougir.
Il t’a suffit d’être toi pour me conquérir.
Moi, subjugué et béat, j’étais prêt à te bénir.
J’étais loin de me méfier du pire.
Aucun symptôme pour me prévenir !
Aucun signe fort pour m’avertir
Du danger que j’étais entrain d’encourir.
Je te dévorais des yeux, incapable de réagir.
Avec le recul, j’aurais mieux fais de déguerpir,
Car depuis, je vis constamment dans le souvenir
D’une apparition qui ne cesse de m’attendrir
Non sans me faire souffrir.
Je pense toujours à ton visage qui a su m’éblouir.
Tandis que ma situation empire,
Je ne peux réprimer quelques soupirs !
Dans chaque souffle d’air que j’expire,
S’échappent les mots que je ne peux dire.
Alors, je me ressaisi et je prends ma lyre
Pour finalement la faire te maudire
A travers le chant que tu lui inspires.
Cet instrument, témoin de mon martyre,
Te remplace pendant mes délires
Lorsque notre séparation, trop me déchire.
Sa musique est un vrai élixir.
Elle est douce comme la caresse du zéphire.
Alors mes blessures consentent à s’endormir
Et mon cœur me fait à nouveau plaisir
Quand je l’entends battre à loisir.
Vois comme je continue à te chérir. . .
Malgré le supplice que je ne peux régir,
Je m’obstine farouchement à embellir
Le doux sentiment qui me fait défaillir
Et que rien ne saura ni épuiser ni tarir.
Parfois, il m’arrive de penser à l’avenir,
Et je le trouve sombre sans ton sourire.
L’énorme somme de déplaisir
Que tu me fais continuellement subir
N’est pas étrangère au spleen qui me fait languir.
D’aucuns savent que je garde l’espoir d’aboutir.
Mais, effarés par mon état, vont jusqu’à s’enhardir
Lorsqu’ils me conseillent de te fuir ;
De renoncer à cette passion qui peut m’anéantir ;
De me révolter ; de ne plus frémir ;
De ne plus m’attendre à te voir accourir.
Par ces mots, ils croient me secourir !
En fait, ils sont jaloux de ce que je vais accomplir,
Et mon bonheur les agace et les fait blêmir.
De toutes façons, les écouter serait te trahir,
Parce que je ne pourrai jamais consentir
A oublier ni tes jolis yeux couleur saphir,
Ni ton adorable bouche pulpeuse à ravir.
Parfois, je me dis qu’il faut s’assagir ;
Qu’il faut patienter sans gémir
Quitte à malheureusement obéir
Aux affres de la solitude qui fait mourir.
Parfois, j’ai soudain peur de ce que je vais devenir.
Mais, dans ma tête, il n’y a aucun dilemme à éclaircir.
Entre mon désarroi et ma quiétude, je n’ai pas à choisir :